vendredi 23 décembre 2011

Retour sur 2011 et planification 2012

Bon, j'avoue qu'il y a plus d'une paie que je n'ai pas donné de nouvelles... mais c'est comme cela avec moi, pour l'instant je ne me suis pas fixé d'objectif d'assiduité avec ce blogue.

Ce n'est pas qu'il ne s'est rien passé durant les deux derniers mois, bien au contraire!  J'ai continué à m'entraîner de 3 à 5 fois par semaine, parfois seul, parfois avec les jeunes d'EDLC et parfois avec mes amis coureurs, aux Mont Royal (un 33km et un 30km) et au Mont Saint-Bruno.  Je garde toujours le même plaisir à courir, très simplement, sans musique.

J'ai pris le temps d'apprécier les progrès réalisés cette année avec 4 beaux marathons et mon premier ultra -- un 100km sur route; de réaliser toute l'assurance que j'ai gagné dans les grandes distances, et dans mon rôle de mentor de course avec EDLC.   Et puis j'ai commencé à planifier mon année de course 2012, question de me fixer une nouvelle brochette d'objectifs ambitieux!

La cuvée 2012 de Pierre - événements prévus:

30 décembre   5km Course Résolution sur le sentier Olmsted du Mont Royal
8 janvier         5km Vainqueurs au Parc Maisonneuve: la première course minutée des Étudiants (EDLC)
29 janvier       Marathon Intérieur de Montréal, à l'UQAM
19 février        5km du Défi hivernal de l'île Bizard, avec les Étudiants dans la Course
16 avril           Marathon de Boston, avec mon objectif performance: 3h10
  5 mai            10km YMCA au Parc Maisonneuve, avec les Étudiants (EDLC)
13 mai            Demi-marathon de Chateauguay 'Au rythme de nos foulées'
10 juin            20km de la Grande Virée des Sentiers, Mont Saint-Bruno
16 juin            Demi-marathon 'trail' du Lac Brome
17 juin            Tour du Lac Brome (20km route) avec les Étudiants (EDLC)
30 juin            50km du Mount Royal Summit Quest, ou Ultra XC 35km trail de St-Donat
21-22 juillet    Les 100 Milles du Vermont... mon plus gros objectif endurance à date!
12 août            Demi-marathon du Mont Tremblant, avec les Étudiants (EDLC)
23 septembre  Marathon de Montréal avec les Étudiants (EDLC)
10 octobre       Organisation d'une nouvelle course 5.5km/11km au CESM, nommée 'La Petite Dernière'
4 novembre     Marathon de New York -- seulement si je me qualifie à Boston! ...
                        ... Sinon, un bon plan B: le marathon de Philadelphie

Voilà un programme coloré qui ne contient pas de temps mort (!), avec une progression dans les distances et les types de défis, et qui combine:
- mes courses 'classiques' -- des références courues dans les dernières années, auxquelles je m'attache,
- quelques nouveautés, sur route et sur sentier
- et les courses d'accompagnement avec les Étudiants dans la Course.


Une petite folie intérieure

La toute première édition du Marathon Intérieur de Montréal se déroulera les samedi 28 janvier et dimanche 29 janvier, sur une petite piste de 154m, placée en mezzanine dans le gymnase du centre sportif de l'UQAM.  Pour boucler les 42,195m du marathon, il faudra simplement compléter... 274 tours.  Heureusement que les organisateurs feront changer les coureurs de sens à toutes les 30 minutes, autrement il y aurait de quoi développer certains débalancements!
Je vois ce marathon comme un petit jeu d'entraînement un peu absurde (et long!), dans lequel je m'amuserai probablement à courir quelques intervalles, et où je socialiserai certainement avec la vingtaine d'autres participants.  S'il y en a qui se disent que c'est un brin sauté de faire cela un dimanche matin, dites-vous que parmi les participants, il y en a quatre qui comptent le faire 2 jours de suite, soit le samedi matin ET le dimanche matin, dont le fameux ultramarathonien Michel Gouin... voyez qu'on trouve toujours plus 'crackpot' que soi.


Une grosse commande...

Eh oui, j'ose... un deuxième ultramarathon, et cette fois-ci, pas des moindres: 100 milles 'trail'.  Je me suis inscrit juste à temps il y a deux semaines, deux jours avant que les organisateurs annoncent complet avec 350 place payées!  Le mythique Vermont 100, grande boucle dans les montagnes vertes avec ses 14,000 pieds de dénivelée totale (plus de 4km!), sera pour moi un défi extrême, physiquement et mentalement.  Voyez vous-mêmes le parcours.  Ce sera une nouvelle façon de creuser en moi-même, de trouver des zones d'ombre et de trouver des façons de persévérer, sans aucune garantie que je pourrai compléter la distance.  Une façon aussi de renouer avec la nature, la simplicité, la route.

Il me faudra une solide préparation à tous les points de vue: physique, mentale, matérielle, logistique, sans oublier l'équipe de soutien... peut-être aussi qu'un ou deux amis coureurs voudront m'accompagner sur un segment?  L'appel est lancé!  J'espère y arriver en moins de 24 heures, quoique ce soit très difficile de prédire ce qui arrivera...

Les Étudiants dans la Course
La cohorte 2011-2012 a bien entamé son programme, les 31 jeunes sont fiers, ils sont déterminés, ils sont beaux à voir, plusieurs sont fringants, d'autres ont le profil bas, et tous vont apprendre semaine après semaine ce que veulent dire patience et persévérance pour développer l'endurance et la confiance, et pour accomplir des choses que bien peu de gens font dans leur vie.  Il y a 2 semaines, le jumelage des mentors et des jeunes a été fait, et j'aurai le privilège d'accompagner A. qui est déjà très sportif et positif.  C'est vraiment bien parti!
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Intermède félin: voici Chocolat, notre adorable et vocal siamois qui soufflera dix chandelles en 2012

Et vous, avez-vous récapitulé sur votre 2011, vos bons coups, vos leçons apprises?  Et avez-vous des projets pour 2012?  Les projets sont porteurs, ils dynamisent notre présent.  Comme disaient Rock et Belles Oreilles (ref. Le Gros Cru, dans leur sketch du message téléphonique de compagnie, avec la mise en attente)  ...  Pensez-y!

Je prends maintenant du bon temps en famille et avec les amis, les fêtes sont là pour cela.  Je vous souhaite autant de bons moments, de bonne bouffe, de jeu, de plein air, de santé, d'amour, de tendresse et de solidarité comme j'ai la chance d'en vivre.

Vrai, les médias nous étouffent de nouvelles comme quoi le monde va bien mal, et on se sent souvent bien impuissant pour le changer et l'améliorer; alors, il faut commencer par faire du bien à soi-même et aux personnes qui nous entourent pour avancer.
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Suggestions musicales pour la découverte, le divertissement et la détente:
Cécile Hercule - la tête à l'envers
Émilie-Claire Barlow - The Beat Goes On
James Gelfand - Children's Standards

mardi 25 octobre 2011

Flottement d'octobre

Je lis mes amis-coureurs-blogueurs, et je vois bien que c'est le thème qui revient pour eux comme pour moi: après une saison bien remplie, il faut savoir diminuer la cadence, récapituler sur les leçons apprises et les bons coups accumulés, et puis simplement respirer et savourer.  Et quelle année réussie 2011 a été pour moi!

Mon marathon de South Hero au Vermont (quatrième de l'année) fut une franche réussite.  J'ai adoré tous les aspects:
- Logistique sans stress: un départ tôt le dimanche matin de la maison pour arriver à 7h30 sur le site;
- Une organisation simple et sans flafla, mais rodée et efficace (41ième édition!);
- Un très joli tracé aller-retour, avec des portions asphaltées et d'autres sur routes de terre et gravier, et pas trop de côtes (mais un costaud 25ième mille en remontée, quand même);
- météo parfaite: température de 10 à 16 degrés C, petit vent d'ouest (surtout de côté), couvert nuageux;
- Les bons ravitaillements aux 2 milles;
- quelques amis coureurs québécois avec qui socialiser, dont Josée déguisée en 'Supergirl', Bruno qui en était à son 98e marathon (!!!) et Claude-André, avec qui j'ai fait connaissance au fil de départ, avec qui j'ai parcouru les deuxième et troisième quarts du parcours, et qui a réalisé un premier marathon absolument extraordinaire (3h15!), il a tout un avenir devant lui!
- Un retour tout aussi simple et facile avec ma douce qui conduisait, avec un petit détour d'amoureux à Burlington et l'arrivée à la maison à temps pour notre souper familial.

Et vous vous demandez... comment s'est passée ma course?  Extrêmement bien, je dirais! Du plaisir pur et mon meilleur marathon à date je crois, parce que je me suis approché d'une vitesse constante: première demie en 1h37, deuxième demie en 1h39, pour un beau total de 3h16.  Une belle 25e place, voici les résultats.  Et voici mon résumé sur Garmin: Marathon GMAA de South Hero, VT de Pierre sur Garmin Connect



Moi qui voulait prendre ca cool cette fois-ci, mon naturel compétitif m'a rattrapé au galop: seulement 2 minutes derrière mon meilleur temps (3h14 à Ottawa en mai), et le même temps que mes 2 excellents marathons de Québec 2009 et Boston 2011.  Par contre, j'ai encore senti mon cardio plafonner, et je me dis qu'il me faudra vraiment un entrainement dirigé avec intervalles cet hiver si je veux construire mes capacités pour continuer à m'améliorer.  Mais bon, très heureux de finir sur cette note, pour prévoir l'année 2012 avec enthousiasme.

Je continue à courir 3-4 fois par semaine, en mode entretien, avec une dernière course en tête, un rendez-vous improvisé de coureurs annoncé sur facebook: le challenge monumental du Mont Royal, le 13 novembre.  D'après ce que je comprends, chacun se débrouillera de façon autonome et choisira de courir le nombre d'allers-retours de 11km qui lui convient!   Les plus fous allongeront le plaisir à 5 allers-retours, soit environ 55km...  moi je ne me suis pas fixé d'objectif pour l'instant, j'ai bien l'impression que j'irai au feeling le matin même.

En attendant, je flotte sur mon petit nuage d'octobre...

samedi 15 octobre 2011

Un marathon rural au Vermont

Demain matin à l'aube, hop dans la Subaru avec ma douce, son vélo et mes chaussures de course.  On passe la douane et on arrive bien vite au Vermont, rejoindre Grande Isle au centre du Lac Champlain pour un sympathique marathon organisé par le club Green Mountain Athletic Association.

C'est mon ami coureur Fred qui l'a fait l'an passé, qui me l'a recommandé: organisation artisanale mais bonne, moins de 400 coureurs au départ, vues imprenables sur les couleurs superbes de l'automne au Vermont et sur le majestueux lac Champlain, et un parcours peu côteux vu qu'on reste près des rivages.   De quoi décrocher et s'envoler dans sa bulle, non?

Moi qui cherchait un marathon pour mon pur plaisir, me voilà servi!   Ce sera mon huitième en carrière. Mon plan de course, c'est de me dompter au départ (pour une fois...) et de faire un split négatif (donc deuxième moitié plus rapide), de goûter mon plaisir, sans chercher à battre mon record personnel (qui est de 3:14 à Ottawa il y a 5 mois).   Je me sens en pleine forme, mais ma préparation est un peu brouillonne, avec 3 semaines depuis le marathon de Montréal avec les Étudiants dans la Course.  Au départ,  il y aura aussi des amis coureurs: Bruno et Josée (grands trotteurs et ultramarathoniens), et au demi il y aura Laurence.  Donc... qu'est-ce que cela va donner?  Mon compte rendu de cette course pour très bientôt.

Et puis j'aurai bien le temps de viser la performance l'an prochain, comme j'ai pu m'inscrire pour une troisième année consécutive au marathon de Boston!   De quoi me garder motiver à l'entrainement tout l'hiver.

vendredi 30 septembre 2011

Le clan EDLC a gagné

Dimanche passé fut une très belle journée, celle du marathon de Montréal; une journée de couronnement pour une grande famille!

Mais récapitulons d'abord...

Moi le coureur solitaire, j'ai fait un petit effort l'an passé pour sortir de mon cocon de solitaire et courir avec d'autres coureurs. Plus précisément avec un clan: avec une vingtaine de jeunes apprentis de 15 à 18 ans, les Étudiants dans la Course (EDLC), et avec tous leurs mentors désignés.

Ayant cotoyé le programme EDLC et les bénévoles impliqués en 2009-2010, je suis devenu mentor en octobre 2010, avec une trentaine d'autres coureurs de différents horizons, pour participer à la deuxième cohorte EDLC.  Ensemble, nous sommes donc graduellement devenu un clan, tissé serré.  J'ai passé une année complète à voir ces jeunes progresser, lentement mais sûrement, et je ne l'ai pas regretté, ce fut une expérience magnifique!  Ils étaient initialement 30, et 18 ont suivi le programme jusqu'au bout, jusqu'au marathon de Montréal.   Une bon taux de succès, quand on considère la détermination qu'il faut pour aller jusqu'au bout de la route. Ils se sont entrainés ensemble 3 à 4 fois par semaine, en suivant fidèlement les consignes et le programme établi par l'organisation, et l'entrainement programmé par Jean-Yves Cloutier, basé sur des temps d'entrainement (et non des distances à parcourir).  Au début les  entrainements étaient courts, de 10 à 20 minutes, et puis ils se sont allongés: 30, 40, 50 , 60 minutes à la fois.  Les entrainements plus longs du dimanche se sont allongé aussi, les amenat jusqu'au 'test' de 165 minutes en août.

Douze mois aussi à découvrir de merveilleuses personnes inspirantes dans les autres mentors.  Par exemple: Éric, Gilles, François, Yves, qui ont tous raconté leur expérience de mentor avec une belle touche personnelle.  Allez lire leur blogues!

Parmi les trente jeunes du départ (octobre 2010), j'avais initialement été jumelé avec Alex, un jeune sérieux et déterminé, et nous avons fait un beau bout de chemin ensemble... mais arrivés en février 2011, certains pépins de santé non résolus (douleurs ventrales vives en courant) l'ont amené à déclarer forfait.  La bonne nouvelle, c'est que Alex persévère dans ses études, et il cultive d'autres rêves, ce qui est le plus important.  J'ai donc continué dans le programme en accompagnant d'autres jeunes aux entrainements et aux courses.  Le programme était flexible, et a permis le re-jumelage de mentors et de jeunes à mesure que l'année d'entrainement avançait.  Nous avons traversé 4 blocs d'entrainement, chacun se terminant par des courses organisées de 5km, 10km (mars - Lasalle), 20km (juin - Lac Brome), demi-marathon (août - Mont Tremblant) et puis le marathon.

Les jeunes et leurs mentors étaient donc tous très fiers -- et avec raison! -- du chemin parcouru et d'être prêts et présents à la ligne de départ dimanche matin sur le pont Jacques Cartier; tous avaient bien hâte de vivre ce moment bien spécial.  Bonne humeur et saine fébrilité dans l'air!  Aux 18 finissants s'ajoutaient un 'décroché' qui avait terminé le programme d'entrainement par lui-même (bravo Zaher!) et un jeune fidèle de l'an passé venu pour prendre sa revanche (félicitations Juan Pablo!) et pour inspirer les autres.  Donc 20 champions!



La météo au départ était douce et clémente, mais l'humidité ambiante n'a pas rendu les choses faciles aux participants, surtout dans le dernier quart ou plusieurs ont rencontré 'leur mur'.

Pendant la majorité du parcours, les jeunes et les mentors ont savouré la course:



32km passèrent généralement bien, tout le monde était préparé à cela.  Et puis commença le dernier 10km: Rachel, Pie-IX, Rosemont, Viau... chacun se souviendra de son calvaire.  Tous nos jeunes ont réussi leur marathon en combattant leurs douleurs, ils et elles ont tous franchi la ligne d'arrivée crevés mais extrêmement heureux et doublement fiers: la persévérance de l'entraînement d'une année, couronnée par la persévérance et la réussite de la distance mythique du marathon, 42.2 km.

Au marathon j'ai accompagné Mouhamadou, un jeune d'origine sénégalaise, très sympathique.  Avec quelques autres jeunes et mentors (dont Ndembi et son mentor Pierre-Martin), nous formions le groupe de tête, en maintenant notre plan de course de 5:45 par kilomètre et nous avons couru à 10 une bonne partie du trajet.  Bien sûr dans les derniers 10km, chacun a eu ses défis et notre peloton s'est effiloché; dans le cas de mon jeune, ce sont de vives crampes à la poitrine à partir du trente-sixième kilomètre qui l'ont ralenti.  Il a bien cherché à mettre de côté cette douleur, mais rien à faire, elle allait rester avec lui jusqu'à la fin.   Il s'est donc résigné à courir au ralenti, et a quand même pu ouvrir la machine avec un de ses extraordinaires sprints dans les derniers 200 mètres, pour finir sous la barre des 4 heures, comme il l'espérait (3h57 pour être plus précis).  Mouhamadou a beaucoup de potentiel pour le sprint, j'espère qu'il joindra un club d'athlétisme de Montréal.

L'arrivée fut un beau moment, mêlant émotions et grande fatigue.  Nous voici, avec Ndembi à gauche:


Dans les deux heures qui ont suivi, les jeunes et les mentors qui arrivaient se ralliaient à la tente EDLC, ou les attendaient amis, familles et massothérapeutes.   La dernière étudiante, Karlenne, avec ses fidèles mentors Danick et Rebecca, ont courageusement complété l'épreuve en plus de 6 heures, et malgré l'enlèvement des ravitaillements, balises et barrières et le départ de plusieurs bénévoles et spectateurs avant leur arrivée...  Chapeau les filles!   Le baptême de la médaillée Karlenne (par notre abbé Benoît) à l'arrivée:



Prenez le temps de visionner l'album de notre excellent photographe Mathieu. Il y a là des moments touchants.

Tout le monde à la tente échangeait, riait et pleurait mais il y avait trop d'émotions et de choses à digérer et  à raconter en si peu de temps... alors donnons-nous le temps et la chance de nous revoir et de nous raconter tout cela dans les semaines à venir.  Des entrainements pour le plaisir, une petite soirée au pub entre mentors, un gala de reconnaissance avec tous... le mois d'octobre sera agréable.

Je veux souligner le travail du comité organisateur d'EDLC: une dizaine de bénévoles qui ont rempli toutes les fonctions essentielles d'un tel organisme, et ont soutenu les jeunes et les mentors tout le long de l'année.  Et bravo à notre entraîneur en chef, Benoît, une force incroyable qui a montré le chemin de l'entraînement et du marathon à tout le monde, et de façon magistrale.

Merci à vous tous, beaucoup d'amour !

mardi 13 septembre 2011

Bye bye bel été, l'automne commence!

La rentrée est bien entamée, après un été magnifique...

Un été où j'ai savouré de beaux moments en famille, d'autres entre amis, et des entraînements sur route dans la bonne humeur avec les jeunes et les mentors du programme Étudiants Dans La Course (EDLC).   Les jeunes ont aussi complété un beau demi-marathon à Mont-Tremblant, tout en côtes -- donc éprouvant, et très satisfaisant à l'arrivée!



Leur grand objectif à ces jeunes EDLC, il approche: le marathon de Montréal le 25 septembre, c'est dans deux semaines!  Dimanche matin à l'entraînement (l'avant dernière longue course), les jeunes étaient motivés et de bonne humeur, et nous avons eu le plaisir d'une visite spéciale, celle d'Yves Boisvert.   Il y a deux semaines, une autre belle rencontre avec le groupe, celle de Pierre Lavoie, qui nous a parlé de l'importance de se fixer des défis difficiles, et de les relever!  Ces défis que l'on se donne, qu'ils soient sportifs, professionnels ou personnels, nous amènent dans notre 'zone d'inconfort'... et c'est dans l'aventure que l'on vit pour les relever qu'on apprend beaucoup sur soi, et qu'on a le réel sentiment de progresser.

Je pourrai vous raconter notre aventure marathon dans 2 semaines, et il y aura sûrement de bons récits d'autres mentors et jeunes.  Voilà 10 mois qu'ils s'entrainent assidûment, leur récompense approche!  Et pourtant nos 20 jeunes n'ont toujours pas grande idée de l'épreuve à traverser, soit la deuxième moitié d'un marathon.

Pour ce qui est de mon calendrier de courses pour l'automne, je n'ai encore rien fixé... peut-être un marathon dans un état américain proche, peut-être un 10km, peut-être une course en sentier... on verra.  Et je n'ai même pas encore décidé si j'essayais de m'inscrire à Boston 2012, s'il reste des places quand mon tour viendra vendredi matin (ouverture des inscriptions au qualifiés BQ moins 5 minutes, suite au BQ-20 lundi matin passé et aux BQ-10 mercredi matin)...  donc petites nouvelles à venir!

Terminons avec un fait saillant de mon été, début août: le Grand Tour avec Vélo Québec, dans l'est de l'Ontario: 700km en 7 jours en campagne et en bordure des mille iles, en combinant tourisme et défi sportif; que de belles connaissances j'ai faites sur la route et aux campements.  Voyez plutôt le chouette clan dont je faisait partie, les Vélophants (slogan: 'la route, ça trompe pas!'):

lundi 27 juin 2011

Mon premier ultra J+1: une nuit de rêve


Eh bien c'est fait.  Mission accomplie, j'ai complété hier matin mon premier ultramarathon de 100km sur l'île de Montréal, la tête haute, mes amis et ma famille à mes côtés, et dans des conditions de course franchement positives.

Alors?  Voici la course comme je l'ai vécue...

Samedi à la maison, journée relaxe pour me préparer physiquement, mentalement et matériellement.  Je n'ai pas couru depuis mercredi, je me suis bien alimenté et hydraté pendant les derniers jours; je me sens vraiment bien et en confiance pour me lancer dans cette nouvelle aventure.  Je viens d'avoir 44 ans, en 2011, et j'ai reçu le dossard numéro 11.  Il n'y a pas à dire, les étoiles sont alignées!

Samedi soir, je me pointe à 23h30 au lieu de rendez-vous, le belvédère du Mont Royal, accompagné de ma tendre épouse, qui me conduit et viendra me retrouver le lendemain matin à l'arrivée.   Je suis aussi préparé logistiquement, avec une ceinture de randonnée contenant deux bouteilles (une pour l'eau, une pour le gatorade) et des réserves de bouffe: noix, dattes, barres énergétiques et gels -- pas mal plus de poids à porter que mon lot habituel, mais je ne veux surtout pas me retrouver en situation de déficit en pleine course, et je ne suis pas sûr des denrées qui seront offertes pendant la course, aux points de ravitaillement.

À l'arrivée au site de départ, le belvédère est en pleine rénovation, et il n'y a que 3 ou 4 participants d'arrivés;  il y a surtout beaucoup de fêtards enivrés -- ce qui crée une ambiance encore un peu plus... surréelle.  Autre spectateur, un raton laveur pas du tout effarouché, qui est certainement dans sa recherche routinière de rebuts.   Mais bon, les autres participants arrivent dans les minutes suivantes.

La météo est vraiment à mon goût: environ 16 degrés, ciel couvert et possibilité d'une petite bruine pendant la nuit, sans grand risque de grosse averse ni d'orage.  Une température tout à fait favorable pour nous les coureurs, je trouve.

Notre organisateur (et ultramarathonien de grande expérience) Markus arrive, nous salue, révise avec nous les consignes (exemple: respecter la signalisation routière en ville), l'itinéraire (un grand aller-retour montagne - Beaconsfield - montagne) et les points de ravitaillement.   Minuit arrive très vite, alors petite prise de photo au départ avec tous les partants -- nous sommes encore frais et dispos!

Le départ se donne à minuit pile, et nous entrons dans la boucle du sommet de la montagne (2.5km), que nous devons d'abord faire deux fois avant de poursuivre sur le grand sentier (ou chemin) Olmstead.  Nous avons pour la plupart nos lampes frontales pour nous éclairer, mais avec le couvert nuageux qui reflète les lumières de la ville, nous bénéficions d'un bon fond lumineux dans ce grand sentier large.Très rapidement, nous nous plaçons dans l'ordre naturel de nos rythmes: Pablo et Nestor devant, Sacha et moi tout de suite après, suivis de près par Roger, à un rythme plutôt agressif de 5:15/km (mais en descente, donc équivalent à 5:30) et puis les huit autres coureurs derrière, à un rythme plus lent.

Les 5 meneurs que nous sommes traversons ensuite le plateau Mont-Royal, par la rue Rachel et le parc Lafontaine, avec quelques arrêts forcés aux feux rouges.  L'ambiance entre nous est excellente; bien de la  jasette, et seulement une douzaine de bornes dans les jambes, cela ne parait même pas.

Nous arrivons donc au premier point de ravitaillement à 14km, au pied du Pont Jacques Cartier.  Gentil bénévole avec sa glacière remplie de toutes les boissons souhaitables, c'est le temps de faire le plein dans nos gosiers et nos bouteilles avant d'attaquer le pont.   Rendus au milieu du pont, virage à droite sur l'Ile Sainte-Hélène, où nous descendons du côté sud de cette petite île pour arriver jusqu'au pont de la Concorde.  C'est une très bonne chose de courir avec des participants qui connaissent bien le trajet, et pour ne pas faire d'erreur d'embranchement comme il arrive malheureusement à certains participants néophytes et solitaires.

Le pont de la Concorde et la route qui suit (longeant Habitat 67 et le port) se parcourent très bien, avec vue imprenable sur Montréal la nuit.  L'air est bon et le moral aussi.   C'est le calme de la nuit... on profite.  Nous restons sur la piste cyclable, passons sous l'autoroute Bonaventure, jusqu'au 2e point de ravitaillement: les chutes de la fin du Canal Lachine, en bordure de la rue Mill.  Nous retrouvons là Markus et les 5 participants du 50 milles qui attendent leur départ, qui doit être donné à 2 heures du matin.  Pour le ravito, cette fois au choix de boissons s'ajoute une panoplie de bonnes choses solides: bananes, oranges, pretzels, chips, etc.  Salutations cordiales entre participants, et après 2 minutes nous sommes repartis.  À partir de là, les deux meneurs Pablo et Nestor, plus performants et compétitifs, ont déjà commencé à prendre leurs distances.  Tant mieux pour eux... Sacha, Roger et moi ne chercheront pas à les rivaliser.

Le looong Canal Lachine commence donc ici... d'abord le segment de 2km jusqu'au marché Atwater, mais ensuite 9 km avec trois petits ponts qui nous font alterner de côté du Canal.  Dans ce segment, Roger semble devoir se reposer derrière nous, et Sacha et moi ne le reverrons plus (mais il a bien terminé sa course).  Moi je commence aussi à sentir de petites lourdeurs dans les jambes, et pourtant il reste tant à faire!  Vers la fin du Canal arrive le troisième ravitaillement, à la 'caboose', il s'agit de deux wagons désaffectés.   Nous apercevons Pablo et Nestor -- le rapide Pablo s'étant juste avant perdu seul dans les embranchements du Canal, il a perdu 15 minutes de son avance, a dû nous rattraper puis rattraper Nestor, mais de là il semble bien déterminé à la refaire, son avance sur Nestor!  Bon allez, je fais le plein: eau, pinottes, banane et même deux biscuits Oreo et nous sommes repartis à notre tour.

Avec Sacha, l'entente est bonne: nous sommes du même calibre au marathon, Sacha est coach chez Team in Training et moi mentor pour Étudiants dans la Course, et Sacha a déjà quelques Ironman derrière la cravate, et donc la sagesse de la gestion d'un effort de 10+ heures.  Jusqu'à ce point, nous avons été relativement rapides avec une moyenne de 5:30/km, ce qui deviendra bientôt insoutenable... Nous nous entendons pour commencer l'alternance course-marche qui est une sage mesure de récupération en ultra: 25 minutes de course (5:30/km) pour 5 minutes de marche, ce qui donne une moyenne légèrement supérieure à 6:00/km mais nous aidera beaucoup sur le long terme.

Il est passé 3 heures du matin, nous sommes en plein coeur de la nuit et je me sens 'pas mal' bien, tout compte fait.  Je me dis: quelle chance j'ai d'avoir la santé et la possibilité de relever ce défi... et c'est ici, en ce moment-même que je la vis, mon aventure!

Nous terminons le Canal en traversant à la dernière écluse, et rejoignons le boulevard Saint-Joseph, au bord de l'eau.   Passent les maisons mignonnes et les parcs de Lachine puis les cabanes cossues de Dorval, avec un petit vent de face puis une bruine rafraichissante, ahhh... Le  lac Saint-Louis nous fait entendre ses vagues, puis nous trouvons le quatrième point de ravitaillement, 10km avant la mi-parcours (et donc 40km derrière nous!).  Déjà les premières lueurs de l'aube derrière nous.  La route s'appelle maintenant chemin du Bord du Lac - Lakeshore , vive le bilinguisme ;)

Je reçois alors un appel sur mon mobile: c'est mon très matinal ami coureur Fred qui est tout près, en auto et qui veut me repérer pour m'accompagner et courir le bout ouest du circuit.  Il m'avait dit qu'il viendrait m'accompagner, mais je ne l'attendait pas si tôt, alors c'est une très belle surprise.  Il nous trouve très rapidement, et hop nous sommes maintenant trois joyeux lurons!  En plus, comme Fred est lui aussi plusieurs fois marathonien, triathlonien et Ironman, il a des points en commun avec Sacha... et la jasette continue!

Nous repartons, et bientôt Sacha me fait remarquer que je viens de dépasser mon seuil du connu en course, la balise du 42.2km !  Nous continuons paisiblement en appréciant les berges, anses et caps, entrant dans Pointe-Claire alors que le jour se lève.  Sacha gagne aussi un ami accompagnateur qui l'attendait là: Robert se joint à nous trois.  Nous allons faire la boucle de 2km du bout du parcours qui passe au point le plus à l'ouest, le coin boulevard Saint-Charles à Beaconsfield, pour revenir au pittoresque centre du village de Pointe-Claire et trouver un petit répit mérité au point de mi-parcours (50km, à 5 heures pile!), qui est la boutique Izzi -- pause publicitaire: Izzi c'est la charmante petite boutique tenue par la souriante conjointe de Markus, l'organisateur de la course, où on trouve de bons produits bios de soins pour la peau, avis aux intéressé(e)s qui passent par là.

Nous retrouvons à la boutique Markus et plusieurs partants du 50km en préparation.  Nos sacs à dos sont là, c'est le temps de changer de linge (ahhh du linge propre et sec!) et de se ravitailler avec en prime des petites patates grelots + sel (excellent secret pour les ultras, facile à digérer et riche en minéraux) et le 'nanane' que j'avais en tête depuis quelques temps: un beigne avec un bon petit café.... hmmm.   j'en profite aussi pour délester mon sac ceinture de provisions inutiles, que j'avais apporté par insécurité au début (dont un sac ziploc de dattes fraîches... réduites en purée).

Moi et mon compagnon de mi-course Fred, avant de repartir:


Entretemps, la fusée Pablo et le poursuivant Nestor sont déjà repartis (Pablo est en train de prendre plus de 40 minutes d'avance sur nous, Nestor au moins 20); nous, nous choisissons de prendre un bon 25 minutes pour récupérer, nous étirer un peu et attaquer la deuxième moitié le plus solidement possible.  Nous sommes maintenant quatre mousquetaires: Sacha et son nouvel accompagnateur Robert, Fred (mon accompagnateur) et moi.

Le retour commence... en allant d'abord refaire la boucle ouest de 2km, pour avoir le droit de repartir vers l'est sur le même parcours en sens inverse.  Mes jambes sont de plus en plus ankylosées et il me faut apprivoiser la douleur montante.... comme j'avais dû apprendre à le faire lors de mon premier marathon.  Mais le moral est excellent alors le plaisir continue!   Un peu plus loin, mon ami Fred nous laisse -- non sans que je l'aie remercié de son aide -- et me dit qu'il me rejoindra avant l'arrivée, sur le Mont Royal... chouette!

Dans les kilomètres suivants, Sacha retrouve de la belle et gentille compagnie: Stéphanie, coureuse de son équipe Team in Training, se joint à nous.

Nous rejoignons le Canal Lachine, où j'ai deux nouveaux alliés qui m'attendent: François et Josée, des mentors d'EDLC !  François a promis de courir les 32 derniers kilomètres avec moi, et Josée est venue le conduire et m'encourager (ne pouvant elle-même courir, à cause d'une blessure).   Le long Canal Lachine est du coup beaucoup moins long, surtout que le passionné François a beaucoup à raconter sur les chaussures de course, le barefooting, Christopher McDougall, les indiens Tarahumara et les recettes de gâteau au pinole.  blah blah blah.... trop drôle!  François a aussi apporté tout plein de provisions pour m'aider, quelle générosité débordante!

À partir du 70ième km, je dit à Sacha que je souhaite réduire mes intervalles course à 20 minutes, avant les pauses marche de 5 minutes... il me semble que c'est vraiment nécessaire si je veux me rendre au bout en un morceau, et suffisamment fort.   Sacha accepte de rester avec moi, avec sa personnalité de coach, et il me dit que ce serait super de se rendre au fil d'arrivée ensemble... ça c'est du boost!

Apparaît ensuite un autre bon ami coureur et mentor, Yves, qui me fait une belle surprise lorsque nous abordons la fin du Canal Lachine, près de Bridge: il nous attend là pour venir boucler les derniers 24km avec nous!  Je suis comblé par mes amis et compagnons; la course est un culte bien rassembleur pour ses fervents.  Sacha a aussi gagné deux autres accompagnateurs: Lelia et Jean-Guillaume. Extra, nous sommes maintenant sept à courir ensemble !

Mais il faut préciser que rendu à ce quatrième quart du 100km, les parties basses de mes muscles tibiaux antérieurs sont de plus en plus douloureuses, et chaque reprise de la marche à la course demande du courage pour endurer les élancements, surtout pendant les 30 premières secondes.  Nous repassons sur le pont de la Concorde et l'île Sainte-Hélène... heureusement que le décor est joli et familier.

Sur la fin de l'île, avec la remontée vers le pont Jacques-Cartier -- en restant du côté ouest du pont, une côte assez prononcée -- je m'offre paradoxalement une délivrance.  Mes amis accompagnateurs qui me voient souffrir depuis un petit bout, me demandent en bas de la côte si ça va aller... je leur répond 'just watch me' avec un clin d'oeil.  Je passe rapidement de l'arrière du groupe à l'avant, trop heureux d'exploiter ma force de montée, et surtout de changer mon angle corporel face à la route, ce qui a pour effet de réduire de beaucoup la douleur.  Jusqu'au sommet du pont, je gravis la route avec force et bonheur!  La descente du pont est un peu plus dure sur les jambes, mais pas aussi pire que le plat.  C'est que mes quadriceps sont encore capables d'en prendre un peu plus que mes muscles tibiaux.

Dernier ravitaillement au bas du pont, et à 14km avant l'arrivée.  Banane, biscuit, eau; petites photos, sourires -- et même pas trop forcé mon sourire, l'équipe que nous sommes devenus m'aide à garder la bonne humeur.


La re-traversée du plateau Mont-Royal se passe relativement bien, et contrairement à mon habitude je maudis les feux de circulations sur Rachel qui tournent tous au vert à notre arrivée, moi qui serais alors bien content d'un arrêt forcé à un feu rouge!

Nous traversons l'avenue du Parc, et la remontée de la montagne s'amorce: 5 kilomètres du sentier Olmstead et 2 fois la boucle de 2.5km au sommet de la montagne -- eh oui, exactement l'inverse de ce que nous gambadions comme des gazelles au début.  Question jambes, je suis presqu'au bout du rouleau... mais le point d'arrivée n'est plus une notion abstraite et distante, il est devenu un objectif motivateur et atteignable!  Le sentier m'apparaît quand même un peu plus long que d'habitude.

Quand nous arrivons en haut et amorçons les deux dernières boucles du sommet, Fred se joint de nouveau à nous et moi, je recommence à grimper en force!  Nous restons tous ensemble et mes amis me donnent beaucoup d'énergie positive: go Pierre, tu es incroyable, tu es vraiment presqu'arrivé!  Ces derniers 5km sont un fabuleux crescendo d'intensité et d'émotions.

Le chalet du belvédère réapparait enfin après le dernier virage de la deuxième boucle du sommet, et comme nous avions comploté il y a plusieurs heures Sacha et moi, nous finissons au fil d'arrivée (qui est tout simplement Markus et son chronomètre) main dans la main et je pousse un puissant et profond cri de joie.   OUIIIIIII!


Quel moment sublime, quelle satisfaction de s'être dépassés et d'avoir atteint un objectif qu'il n'y a pas longtemps, moi je n'aurais pas osé viser!


Mes chers compagnons d'armes, Yves et François:



Je retrouve en souriant ma famille, mes amis coureurs et les autres participants déjà arrivés (Pablo étant le champion du 100km, mais de justesse: talonné de très près à la fin par Nestor, une minute derrière! -- ainsi que les plus rapides participants du 50km).   Je me change enfin, et je prend une bière particulièrement rafraîchissante (de la Bud -- mon dernier choix en terme de bière, mais là elle était vraiment bonne) et une pointe de pizza, et je fête avec tout le monde sur le grand porche du chalet du belvédère, alors que les participants du 50km, du 50 milles et du 100km se succèdent au fil d'arrivée.  Markus remet de jolis trophées confectionnés sur des pierres des champs aux premières et premiers des trois distances.  Je vais ensuite le remercier chaleureusement pour cette événement si bien mené;  j'ai été franchement épaté, mes attentes étaient plus basses pour ce genre de course éclatée avec peu de participants.  Elle a beau être 'artisanale', mais comme elle existe depuis 2003 déjà, elle est quand même bien rodée, cette course MRSQ!


Quelle expérience fabuleuse... je peux dire que je me suis vraiment éclaté et j'ai réussi à transcender la douleur. Bravo à tous et chacun des participants qui ont osé 'défier leurs limites', et un immense Merci à mes amis coureurs qui m'ont si bien épaulé.  Voici les résultats complets publiés par Markus.

Épilogue
Me voilà le lendemain, le lundi soir... je récupère bien à la maison, et assez vite partout dans les jambes, avec la même zone basse des tibiaux antérieurs encore sensible, surtout au dessus du pied droit où j'ai constaté ce matin de l'enflure et où j'ai appliqué des compresses glacées toute la journée (heureusement que je pouvais télétravailler!).  Je me compte vraiment chanceux, car je crois que c'est le seul dommage collatéral dans le passage de cette épreuve.  Il sera intéressant de voir combien de jours il faut pour que cette petite douleur passe, pour que je recommence à courir avec ma gang EDLC.   Mais je crois avoir eu la piqûre pour entrer dans le monde des ultras... et il y a les courses en trail qui m'attirent de plus en plus.  À suivre!

vendredi 24 juin 2011

Premier ultra... J-1

Bon. Là c'est vrai.   Il y a 3 semaines, je me suis inscrit impulsivement à mon premier ultra, un 100km sur l'île de Montréal, sans vraiment comprendre ce que je faisais, et ce que peut signifier 2.5 fois un marathon (ou presque!)...  Comme le 42.2km est la distance la plus longue que j'ai parcourue à date, et avec laquelle je commence à être familier, il y a tout un seuil.  C'est vraiment autre chose.

Hier soir, le gentil organisateur et ultramarathonien Markus a convié tous les participants (50k, 50 milles, 100k) à une petite réunion d'information dans une jolie petite boutique à Pointe-Claire (Izzi), avec bière et pizza.   Très chic type, et belle atmosphère conviviale avec les participants qui étaient présents.  Nous avons passé en revue le trajet, et je crois que ca devrait bien aller pour me retrouver, même seul la nuit.  Comme c'est une course artisanale, avec peu de participants, il y aura évidemment peu de bénévoles et de stations de ravitaillement, alors il me faudra être 'semi-autonome'.  Et c'est très bien comme cela.

En me rendant en auto, j'ai pu faire une petite reconnaissance; d'abord pour mieux réaliser la distance à franchir, et puis pour constater la beauté de l'ouest, sur le bord du Lac Saint-Louis.  J'imagine déjà le lever du soleil.

Je commencerai donc la course dimanche à minuit dans le sentier Olmsted (non-éclairé) du Mont-Royal; ma petite lampe frontale (cadeau d'anniversaire de mes enfants, merci!) sera fort utile, et la communion avec la nuit sera spéciale.  Cette montagne et son grand sentier, je les retrouverai à la toute fin de mon odyssée.  Je les connais déjà bien, c'est le coeur de la ville et le foyer des coureurs.

J'ai très hâte de plonger dans l'inconnu, et comme j'aurai des amis coureurs pour faire des bouts de chemin avec moi, ce sera sans nul doute une très belle expérience.... où le voyage importe plus que la destination.

Et après j'aurai certainement des choses à raconter!

jeudi 16 juin 2011

Le miracle de la course

Quand j'étais petit, je rêvais de courir un marathon.  C'était un objectif fort distant (dans tous les sens!), un peu fou et un peu abstrait.  42km était une distance qui ne me semblait possible de parcourir qu'en vélo -  ah le vélo, un moyen de déplacement et d'évasion dont je raffolais, d'ailleurs.  Mais bon, courir 42km.... un jour, peut-être?  Hmmm, pas sûr du tout...

Les années ont passé, et ce n'est que dans la trentaine que je me suis mis à repenser à la course.  Je vivais alors à Stockholm, une ville absolument superbe, inspirante, propre, harmonieuse, respectueuse des piétons et des cyclistes, avec des habitants très sportifs et donc parfaite pour courir.  J'ai d'abord couru pour le plaisir, dans les rues et les sentiers, et puis quelques 10km au centre-ville en 2000 et 2001, avec un minimum d'entraînement, et ce fut franchement fort plaisant.  Une découverte presque accidentelle, en somme.

Mais ce n'est qu'en 2005, revenu ici au Québec, que je me suis vraiment mis à la course avec un petit coup de pied, c'est-à-dire en m'inscrivant d'abord au demi-marathon de Montréal, avec seulement 6 semaines de préparation.   Ma belle-soeur et ma soeur s'y étaient aussi inscrites, elles étaient déjà bien plus disciplinées et plus en forme que moi, et elles ont franchi la distance ô combien plus aisément et plus rapidement que moi.  Mais.... j'avais adoré cette expérience, je venais d'attraper la piqûre!

L'année suivante, en 2006, ce fut un grand défi familial qui amena ma course au niveau suivant: ma soeur, mon frère, ma belle-soeur et moi allions tous les quatre courir le marathon de San Francisco le 31 juillet.  Préparation de 18 semaines en suivant le programme d'entraînement très simple de Hal Higdon, un doyen de la course en Amérique.  Et puis le grand jour: l'expérience fut extraordinaire, et reste bien gravée dans ma mémoire: mon premier marathon, mais surtout la joie de courir côte à côte avec ma soeur et mon frère, sur le Golden Gate Bridge, dans le Golden Gate Park, sur Haight, et de pousser témérairement la machine pour me faire frapper 'mon mur' à 35km; sept derniers kilomètres en alternant marche et course, et je franchis l'arrivée sous le Bay Bridge en 3:43 - pas si mal, quand même.  J'avais souffert, comme tout le monde souffre dans un premier marathon, et j'étais très fier, et très heureux parmi les miens, en famille.  Un moment de pur bonheur.

Les deux années suivantes, je me recentre sur le demi-marathon, ma distance préférée, je découvre de beaux circuits et je découvre le plaisir de progresser dans l'amélioration de mes records personnels.  Et puis arrive 2009: mon deuxième marathon, celui de Lévis-Québec, et une qualification inattendue pour Boston, avec 3:16 (!?), cette fois sans rencontrer le mur, malgré une exécution encore beaucoup trop agressive en première moitié -- 1:31 !?!   Là j'étais vraiment  sur un nuage.  Un miracle!  Je m'étais préparé sérieusement en visant 3:25, alors la méritais-je vraiment cette performance ?  J'ai ensuite couru Boston 2010 en 3:18, ce qui m'a prouvé que oui.

Mon exemple en est un parmi tant d'autres; chaque coureur a son histoire à raconter, avec ses petits et grands miracles.

La course fait du bien, et elle apporte des résultats étonnants rapidement pour qui s'y investit sérieusement.  Elle amène aussi naturellement à s'intéresser à son alimentation, et à trouver comment l'améliorer.   À faire des essais, des erreurs, des expériences... à explorer.  Comme dans Star Trek: to boldly go where no man has gone before.  Pas besoin d'aller dans l'espace.

On peut élargir en disant qu'il n'y a pas que la course.  La marche rapide, le cyclisme, la natation, le triathlon et tous les sports d'endurance que l'on choisit de pratiquer sur une base régulière amènent vers d'autres mondes, et vers un nouvel équilibre plus sain.

Voilà le miracle pour tous ceux qui le peuvent et qui le veulent: avec une progression graduelle, et en partant souvent de zéro, on gagne la santé, une confiance accrue, le bien-être, et on se surprend à faire des choses dont on ne se croyait pas capable.

Et maintenant, je me donne un nouveau coup de pied pour avancer vers l'inconnu: courir 100km le 26 juin.  C'est dans 9 jours exactement.  Pour moi, ce n'est plus une question de santé, c'est simplement une question de me remettre en danger, de chercher une certaine douleur dans la persévérance, et puis de la trouver et de méditer avec!   Et d'utiliser cette témérité qui m'a souvent permis de découvrir de nouvelles choses sur moi, à éclairer mon chemin.

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Suggestion musicale du jour: Melody Gardot, avec sa voix ensorcelante dans My One And Only Thrill. Un talent incomparable, une interprétation qui vous jettera par terre -- et remarquez que je suggère souvent de la musique calme, pour relaxer après la course... de toute façon je n'écoute pas de musique en courant.

dimanche 5 juin 2011

La fraîcheur des sentiers

La magie de la course a une fois de plus opéré ce matin à la Grande Virée des Sentiers de Saint-Bruno: un superbe 20km, que je courais pour la sixième année consécutive.  J'adore cet événement: la gestion par le CCRMSB est très conviviale, le décor est champêtre et forestier, et les parcours offrent un défi intéressant pour tous, avec plusieurs bonnes côtes.  Les coureurs du club local (CCRMSB) sont très impliqués dans l'organisation de leur course, et s'engagent à en faire un succès chaque année.  En plus, ce matin avec un couvert nuageux, entre 16C et 19C et sans humidité, toutes les conditions étaient réunies pour bien performer et s'amuser.

Pour moi c'était une autre expérience, celle de me tester une semaine après le marathon d'Ottawa.  Je ne me mettais pas de pression pour une performance, mais... une fois le signal donné, ce fut quand même plus fort que moi, il fallait essayer de 'pousser la machine' !   Je me suis surpris à améliorer mon temps pour ce parcours de 1 minute, soit en 1:28:28, en restant solide du début à la fin.  Et mes amis coureurs Annie et Fred on aussi réussi une très forte course de 20km, bravo à eux!  Ce fut une matinée fort agréable.

J'ai aussi pu rencontrer un des organisateurs du club organisateur, Gilles Cadotte, ce qui m'a fait fort plaisir vu qu'il avait aussi couru Boston 2011 (il en a fait un beau récit) et nous avions terminé à quelques secondes l'un de l'autre.  Sauf que lui étant agé de 20 ans de plus que moi, il était arrivé neuvième dans sa catégorie d'âge.... tout un exploit, chapeau!

Mais pour revenir à mes courses: question entraînement et le potentiel d'amélioration, je constate très clairement que mon facteur limitatif -- dans toutes les distances -- est mon cardio.  Il me faudra voir si je peux creuser cela pendant les prochains mois.

vendredi 3 juin 2011

Nouveau défi

Ça y est, je me suis lancé dans le vide... inscription à mon premier 100km, le 26 juin: le Mount Royal Summit Quest .  Une course 'artisanale' sur l’île de Montréal, avec peu de participants, et qui commence de nuit -- une bonne chose, vu les grandes chaleurs, fréquentes à cette période.  Le parcours part du haut du Mont Royal à minuit, passe par le vieux port, l'île Sainte-Hélène, le canal Lachine, puis le bord de l'eau jusqu'à Sainte-Anne-de-Bellevue (pointe ouest de l'île de Montréal), petit déjeuner rapide à mi-chemin et demi-tour pour venir reconquérir le Mont-Royal en grande finale, en espérant finir le tout avant midi.  Ouf!

Qu'est-ce qui me prend?  Simplement une douce folie, avec l'envie de faire de nouvelles expériences sur la route.  Mon ami coureur et ultramathonien Bruno y est aussi pour quelque chose: il m'inspire, il a fait cette course en 2009 et ma parlé de l'organisateur de la course Markus Wiaderek, lui-même un sympathique ultramarathonien hors du commun que j'ai bien hâte de rencontrer.

Cette idée me trottait en tête depuis 2 semaines seulement, alors mon inscription est presque impulsive: je n'ai pas vraiment de préparation particulière pour ce nouveau défi, à part mes entraînements des 5 derniers mois pour arriver à mes marathons du 18 avril et du 29 mai.  D'ici au jour J, je fais le 20km de Saint-Bruno ce dimanche 5 juin, une plus longue course d'entrainement 'relaxe' le samedi 11 juin, puis le 20km du Tour du lac Brome le 19 juin (celui-là, avec le groupe des Étudiants dans la Course , en accompagnant un jeune de 17 ans qui fait cette distance pour la première fois); à part cela je continue mon train-train de 5 courses par semaine, rien d'extravagant.

Le mois de juin s'annonce donc intense pour moi -- sur la route.  Une expérience que je suis convaincu d'apprécier.  Et j'espère bien avoir le plaisir de croiser certains de mes nouveaux amis de la runnosphere!

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Suggestion musicale du jour: le disque Fashion Nuggets du groupe Indie rock Cake... excellent d'un bout à l'autre, avec des succès à découvrir ou redécouvrir (il est paru en 1996): The Distance, Nuggets, et de loin la meilleure interprétation de I Will Survive (je vous suggère d'ailleurs la version en concert).

mardi 31 mai 2011

2 minutes

Voilà ce que j'ai gagné dimanche matin au marathon d'Ottawa: 2 petites minutes de retranchées sur mon meilleur temps précédent -- je passe ainsi de 3:15:54 à 3:14:03.  Une performance robuste dont je suis fier, et qui me permet d'envisager une nouvelle inscription pour Boston 2012 (hommes de 40 à 44 ans) si le coeur m'en dit en septembre.  J'ai réalisé Boston 2010 en 3:18 et Boston 2011 en 3:16, les deux fois dans des circonstances tout à fait favorables.

Mais bon, mes 2 minutes d'Ottawa, c'est toujours seulement 2 minutes, il y a encore bien de la place à l'amélioration! Je m'étais fixé comme plan de suivre le lapin de 3:10 le plus longtemps possible, en rêvant de le suivre jusqu'au bout... mais j'ai dû le laisser aller graduellement à partir du 25ème kilomètre, je ne pouvais maintenir cette cadence de 4:30/km sur toute la distance.   Cela m'a tout de même laisser une chance de finir en force dans les 5 derniers kilomètres, et de ne pas me laisser rattraper par le lapin de 3:15!

      

Pendant une telle course, on peut lire l'effort dans tous les corps et tous les visages.  J'ai plusieurs amis coureurs qui ont souffert de la forte humidité; ils ont tous complété la distance très honorablement, quoique certains n'ont malheureusement pas atteint leurs objectifs de temps... meilleure chance à la prochaine occasion.

On voit aussi tous ceux qui réussissent de meilleurs temps, et on se dit pourquoi pas moi?  Le mythique 3:00 est-il hors d'atteinte à mon âge?  Il y a bien sûr une question de prédispositions, de bases athlétiques (ceux qui se sont beaucoup développés sportivement plus jeunes) mais surtout de travail: des entraînements structurés et ciblés, avec augmentation du volume hebdomadaire, de meilleurs intervalles, et beaucoup de discipline... du travail très sérieux, quoi!  Et c'est là où je ne me suis pas décidé à investir plus pour l'instant.

En fait, ce qui commence à m'attirer comme prochain défi -- comme certains de mes amis coureurs d'ailleurs -- c'est l'au-delà du 42.2... courir plus longtemps, et se soucier beaucoup moins du temps... il y a quelques opportunités qui se pointent devant, je vous en reparle très bientôt!

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Suggestion musicale du jour: California Guitar Trio - Pathways.  Très relaxant avant d'aller faire dodo.  Découvert grâce à mon grand ami mélomane, auteur compositeur interprète et prof: Alain Massé.

lundi 23 mai 2011

En route pour Ottawa

Bonjour à tous,


voilà - je fais l'expérience du blogue à mon tour.  Je ne me sens pas encore volubile, un peu timide même.  Mais j'espère, avec l'usage, trouver l'inspiration qui permet de traduire certaines pensées en lecture utile ou inspirante pour ceux qui me consulteront.


J'ai toujours aimé la course de fond, mais ça ne fait que six ans que je la pratique régulièrement, et j'ai 43 ans.  Dans 6 jours, je m'élancerai avec quatre mille autres coureurs de la ligne de départ du marathon d'Ottawa - mon sixième en carrière.  J'ai bien hâte.


Jusqu'ici, j'ai beaucoup aimé le jeu de me dépasser personnellement dans l'amélioration de mes performances en course de fond, dans les 10km, les demi-marathons et les marathons.  J'ai appris des trucs en parlant aux coureurs plus expérimentés, qui m'ont aidé à retrancher des minutes, des secondes, et mieux récupérer.  Je souhaite donc que mon défi du 29 mai soit le bon pour franchir la barrière des 3h15, en faisant une belle course.  À suivre!


Mais avant tout, ce que j'aime de la course, c'est cette façon toute simple de me libérer, de sortir de la maison ou du boulot pour vivre chaque saison, chaque jour 
à pleins poumons.


Depuis six mois, je me suis engagé dans le programme des Étudiants dans la course comme mentor, et cela m'a permis de découvrir un nouveau plaisir, celui de courir en groupe, de former un clan et de se soutenir.


Santé, endurance, persévérance, résilience et solidarité, voilà des valeurs fondatrices qui me définissent.


Au plaisir d'échanger avec vous!